Pour adopter une posture de non-violence, il est important de comprendre d’abord ce que nous entendons par violence. Une action violente s’inscrit dans une dynamique de pouvoir où il y a nécessairement un ‘’gagnant’’ et un ‘’perdant’’. Pensons aux logiques de guerre où l’attaque est la réponse nécessaire à l’attaque. Ou, plus près de nous, dans une relation de couple où un des deux partenaires coupe continuellement la parole pour se faire entendre.
Le fait d’utiliser le terme ‘’non-violence’’, en incluant explicitement le terme ‘violence’, nous oblige également à reconnaître que la violence existe. Nous sortons alors d’une forme « d’illusion » que la violence n’appartient qu’aux autres. Elle nous invite à l’accueillir lorsqu’elle se manifeste et ainsi mieux la prévenir autant que la transformer. La non-violence est donc à la fois une intention et une démarche d’action concrète d’éducation à la paix et au vivre-ensemble.
Malgré sa connotation ‘’négative’’, le sens de l’appellation ‘’non-violence’’ se trouve dans ses origines, c’est-à-dire dans les mouvements initiés par Gandhi et Martin Luther King Jr. Ces mouvements se sont démarqués en étant profondément ancrés dans la défense des droits humains à travers une posture pacifique. Cette posture est claire et affirmée, mais aussi profondément humaine et solidaire. Elle invite à se positionner et se mobiliser pour une vision et une cause plus grande que nous-mêmes, au service d’un changement pour faire émerger ce qui est possible.
Voir, choisir et passer à l’action
Une des forces de la non-violence, c’est qu’elle révèle encore plus clairement là où est la violence. Pensons à l’activiste et son action de résistance pacifique qui fait émerger encore plus clairement la violence par le contraste visible qui s’y révèle. Cela nous guide à travers l’exercice de choisir à chaque instant une action bienveillante; elle nous permet donc de sortir des cycles qui l’entretiennent.
La démarche de la non-violence ne nous propose pas seulement de mobiliser nos ressources intérieures. La violence comporte toujours à la fois une dimension individuelle et collective. Le changement de paradigme proposé permet de questionner et de transformer ses croyances personnelles sur le pouvoir. Pour déconstruire les mécanismes de la violence efficacement et durablement, nous avons également à questionner les systèmes et structures en place.
*’I have a dream‘ est le nom donné au discours prononcé le 28 août 1963 par le militant américain Martin Luther King Jr., devant le Lincoln Memorial, à Washington, D.C., durant la Marche sur Washington pour l’emploi de la liberté et l’égalité raciales.
Par Kelly Pelletier-Michaud et Laura Tshilumba, formatrices.